
Polyphème
Polyphème est un cyclope, fils de Poséidon et de la nymphe Thoosa.
Polyphème apparaît pour la première fois au chant IX de l’Odyssée. Ulysse et ses compagnons mettent pied à terre au « pays des Cyclopes », une terre sans nom qu'Homère désigne seulement par le peuple qui l'habite. Confiants dans les dieux immortels, ces Cyclopes ne pratiquent pas l'agriculture, ils ne naviguent pas. Vivant de ce que la nature leur procure ; ce sont des pasteurs, mangeurs de fromages et grands consommateurs de viande. Ils n'ont aucune organisation politique, mais vivent en formations familiales.Ces êtres « sans foi ni lois » sont aussi d'horribles anthropophages.
Ulysse part avec un groupe de douze hommes et ils s'aventurent dans une large grotte. Y trouvant une abondance de nourriture, ils se servent et festoient. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils sont dans l'antre de Polyphème qui les enferme dans la grotte, profitant de l'occasion pour en dévorer deux. Mais Ulysse prépare un stratagème pour s'échapper.
Afin de rendre Polyphème moins alerte, Ulysse lui donne une barrique d'un vin très fort et non coupé. Quand Polyphème demande son nom à Ulysse, ce dernier lui répond s'appeler « Personne ». Une fois le géant endormi, Ulysse et ses hommes utilisent un pieu durci au feu et crèvent l'œil du géant. Le lendemain matin, Ulysse accroche ses hommes ainsi que lui-même sous les brebis de Polyphème. Ainsi, lorsque, comme à son habitude, le Cyclope sort ses moutons pour les mener au pâturage, les hommes sont transportés hors de la caverne. Comme Polyphème est désormais aveugle, il ne peut les voir, bien que par précaution il touche le dos de ses moutons pour vérifier que les hommes ne s'évadent pas par ce moyen. Plus tard, lorsqu'on lui demande qui l'a rendu aveugle, il ne peut que répondre « Personne » ce qui autorise ses interlocuteurs à abandonner le géant à son triste sort. Mais dans une ultime raillerie, une fois à l'abri sur son vaisseau, Ulysse proclame à Polyphème sa véritable identité : il est « le fils de Laërte, l'homme d'Ithaque, Ulysse ». Cet épisode semble être l'une des raisons de l'acharnement de Poséidon contre Ulysse.
Deux poètes nous ont livré un épisode retraçant les amours de Polyphème et de Galatée, une Néréide. Il est rapporté d'abord dans l’Idylle XI intitulée « Le Cyclope » du poète grec Théocrite : originaire de Sicile, Théocrite évoque le rude Polyphème, qu'il appelle « le Cyclope de chez nous », assis sur le rivage, face à la mer, et se consumant d'amour pour « la blanche Galatée plus délicate que l'agneau ». Barbu et hirsute, le géant amoureux apparaît quelque peu ridicule mais encore touchant.
Dans les Métamorphoses, Ovide suit son modèle Théocrite, en brodant autour de ce thème les amours de Galatée et du jeune Acis. Polyphème aspire à l'amour de Galatée, nymphe de la mer ; mais celle-ci lui préfère le berger sicilien Acis. Polyphème, les ayant surpris ensemble, tue son rival en l'écrasant sous un rocher. Galatée change alors le sang d'Acis en une rivière portant son nom en Sicile.
Sources
Texte: https://fr.wikipedia.org/wiki/Polyph%C3%A8me
Illustration carte et menu: http://cdicollegeconte.free.fr/Iliade%20et%20Odyss%C3%A9e/polypheme.html
Illustration arrière-plan: L’Aiguille Verte et la Lune (Massif du Mont-Blanc – 74) Jerôme Obiols